Right to
copy (death and gold)
du 16
septembre au 21 octobre 2011
exposition
présentée en Résonance avec la Biennale de Lyon 2011
3
projections au cinéma Le Méliès dès 20h30 > Bayrol Jimenez : Right to copy
(death and gold), de Loren Toinon (15') > La Constellation Jodorowsky
(1994), film-documentaire de Louis Mouchet (90') > El topo (1970), film
d'Alejandro Jodorowsky (125')
Bayrol Jimenez est né à Oaxaca, Mexique, en 1984. Après un
cycle d’études à la
prestigieuse Ecole des Beaux-Arts de Mexico et diplômé de la Villa Arson à Nice, il
a exposé dans de nombreuses institutions au Mexique, aux Etats-Unis, en Espagne
et en France et a participé à de nombreux événements artistiques comme la
Biennale d’art contemporain de Bogota, le 54ème Salon d’art contemporain de
Montrouge et la Foire d’art contemporain de Shanghai.
Son exposition à l’Assaut de la Menuiserie est sa seconde
exposition personnelle en France. Il a choisi d’orienter son projet sur le branding.
L’implantation massive de grandes marques internationales de luxe dans les pays
émergents a provoqué de grandes métamorphoses sociales liées au fait que la
majorité de la population locale ne peut se permettre d’y avoir accès. Un
besoin de la population de porter, d’afficher ces marques de luxe pour
paraître, pour être digne d’une classe sociale a fait se développer une
quantité de marchands ambulants dans la rue vendant des produits de
contrefaçon, fabriqués en Chine, à des prix très abordables. Conscient d’un
phénomène qui risque de bouleverser profondément les mentalités de ces jeunes
pays, Bayrol Jimenez a choisi de mêler dans ses dessins les logos de ces
grandes marques aux symboles de son pays d’origine, le Mexique. Il
réalisera également un film sur cette idée de branding en proposant aux
commerçants de la Ville de Saint-Etienne de peindre sur leur devanture un logo
« hybride ».
L’œuvre de Bayrol Jiménez relève de la contamination, du
rhizome, du débordement, de l’expansion, de la métastase. À partir d’un
premier trait posé sur la feuille de papier ou à même le mur, l’artiste se laisse
aller, pour reprendre ses termes, à la formulation d’une « masse en
croissance ». Aucune prévision ne vient sous-tendre ses constructions
graphiques. Son dessin est dans un devenir perpétuel. Rien ne semble
l’entraver. Ni les délimitations du support que l’artiste n’hésite pas à
transgresser, ni les enveloppes architecturales dont il sait renégocier
la part de contenant à des fins de contenus. Son iconographie répond à un
même besoin de liberté et de désenclavement. Peuplés d’êtres mystérieux –
« j’utilise les paradoxes, les cauchemars et mes rêves fantastiques
afin de parler de la mythologie quotidienne en employant le registre du
macabre et du fétichisme » -, son œuvre s’appuie en outre sur des ressorts
religieux et nostalgiques. Les images de dévotion y tiennent ces derniers
temps une place prépondérante Au Mexique, où « seuls des miracles pourraient
arranger les choses », les images dévotionnelles sont porteuses d’une
dimension palliative et se voient investies d’une fonction sociale.
Au-delà d’un facteur kitsch auquel un regard « moderniste » serait
tenté de les résumer, ses dessins et peintures génèrent ainsi un
« espoir ». Soit une perspective pour le moins délaissée par
l’iconographie contemporaine à laquelle l’œuvre de Bayrol Jiménez confère une
surprenante survivance.
Erik Verhagen